Communiqué de presse de l’UNPLIB (Union Nationale des Professions Libérales et Intellectuelles de Belgique)

23/09/2025

« Le ministre veut toucher à l’essence même des professions libérales de la santé »

Bruxelles, le 23 septembre 2025 – En cette Journée Mondiale des Professions Libérales, l’UNPLIB est plus que circonspecte devant le projet de loi-cadre Santé du ministre Vandenbroucke. « Cela touche à l’essence même de tous les prestataires de soins libéraux : la liberté de fixer leurs honoraires ». L’encadrement des soins n’est pas remis en question mais ce projet va clairement trop loin. Pour beaucoup de professionnels de soins de santé, les investissements sont considérables et le déconventionnement est leur seule alternative pour garder la tête hors de l’eau.

La commission Santé de l’UNPLIB se montre circonspecte devant le projet de loi-cadre du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke. « Nous sommes bien conscients de la nécessité d’une réforme de la santé face au dérapage budgétaire, mais le projet, tel que présenté par le Ministre, touche à l’essence même de ce qui fait une profession libérale de soins : la liberté de fixer ses honoraires ». La liberté de la pratique et des tarifs est le fondement même d’une profession libérale. Il faut également souligner que le projet ne touche pas uniquement les médecins mais l’ensemble des professions libérales (para)médicales.

Que le financement public des soins de santé doive s’accompagner d’un cadre parait légitime et nous ne contestons pas cette nécessité, notamment en termes de qualité des soins pour le patient.
Mais le ministre ne peut pas vouloir tout étatiser. Vouloir par exemple plafonner, pour les prestataires déconventionnés, à 25% les suppléments d’honoraires, constitue clairement une atteinte à la liberté de nos professions.

L’UNPLIB relève également que, pour beaucoup de professionnels de la santé, les investissements matériels au bénéfice du patient sont considérables : équipements médicaux, dispositifs de suivi, outils numériques, locaux adaptés… Ces dépenses sont directement engagées au bénéfice des patients. Les suppléments d’honoraires ne constituent donc pas uniquement un « gain » destiné à remplir la poche du praticien, mais participent au financement de ces investissements indispensables à une pratique de qualité.

Toutefois, pour éviter une médecine à deux vitesses, l’UNPLIB estime que la concertation doit être maintenue.
Mais celle-ci n’a de sens que si elle s’accompagne d’une revalorisation et d’un refinancement des prestations. Pour que les praticiens adhèrent aux tarifs conventionnés dans l’intérêt des patients, il est indispensable qu’ils y trouvent également un bénéfice. L’équilibre du système repose sur une approche gagnant-gagnant, où la qualité et l’accessibilité des soins vont de pair avec la reconnaissance et la juste rémunération du travail des soignants. L’UNPLIB prône un (dé)conventionnement partiel accessible à TOUS les prestataires de soins.

L’UNPLIB, et son partenaire le SNI, rappellent que les tarifs liés au conventionnement sont, par ailleurs, déjà obligatoires dans un certain nombre de cas, notamment pour les soins donnés aux patients BIM (anciennement VIPO), dont le nombre ne cesse d’augmenter.

Un autre aspect à ne pas négliger est la relation entre les soignants, les hôpitaux et les mutuelles. Ce projet viendrait s’immiscer dans ce rapport et mettre notamment en péril des institutions hospitalières.

L’UNPLIB demande également que la loi de 1999 concernant l’ostéopathie et la chiropraxie soit enfin mise en application selon les avis rendus au SPF Santé par les chambres dédiées composées des représentants des facultés de médecine et des praticiens .

Enfin, L’UNPLIB s’étonne de voir le ministre brandir, dans sa loi-cadre, la menace de retrait du numéro INAMI à certains praticiens en cas de fraude.

Pour l’UNPLIB, cette décision entre dans la compétence des ordres professionnels. C’est pourquoi, l’UNPLIB prépare, en collaboration avec le cabinet du ministre fédéral de la santé, la création d’un ordre transversal pour les professions de la santé qui n’en disposent pas à ce jour. Les médecins et les pharmaciens disposent déjà de leurs propres ordres.

L’UNPLIB souhaite poursuivre ces négociations avec le Ministre dans un esprit de concertation.

À propos de l’UNPLIB

L’UNPLIB ASBL, association interprofessionnelle, a pour principales missions de promouvoir, défendre et représenter les intérêts moraux, sociaux et économiques communs aux professions libérales.

À propos du SNI

Le Syndicat Neutre pour Indépendants (SNI) est une organisation neutre qui représente les indépendants, les professions libérales et intellectuelles ainsi que les PME de tout le pays. Le SNI est la voix de ces entrepreneurs et défend leurs intérêts sociaux, économiques et culturels face aux autorités, à l’opinion publique et aux médias. Le SNI suit son propre cours indépendant et n’est lié à aucun parti ou opinion politique ni à aucun secteur déterminé.

Personnes de contact

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