Genèse

La création de l’Union Professionnelle de Médecine Ostéopathique (UPMO) fait naturellement suite à l’ouverture, en octobre 2004, d’une section ostéopathie à la Faculté des Sciences de la Motricité (FSM) de l’Université Libre de Bruxelles. Cet exemple, unique en Europe, d’un enseignement universitaire en 6 années, de l’ostéopathie, est le fruit de la détermination et de la persévérance de deux personnes, Paul Klein et Yves Lepers. Deux ostéopathes convaincus que la seule place pour former des professionnels de santé à haut niveau de responsabilité est l’Université. Une autre de leur conviction étant que cela ne pouvait se faire sans l’étroite collaboration de la Faculté de Médecine. Ce challenge, ils purent le réaliser grâce à l’engagement de plusieurs responsables de l’actuelle FSM, Guy Chéron en fût sans aucun doute, le principal initiateur mais aussi de deux doyens de la Faculté de Médecine, Marcel Rooze et Sylvain Meuris, qui ont bien voulu croire et accompagner le projet à une époque où il fallait un courage certain pour se lancer dans pareille aventure.

Ainsi, il fallait préparer l’avenir des futurs professionnels issus de l’Université. Pour ce faire, créer une Union Professionnelle (UP) pour accueillir dignement les jeunes diplômés s’imposait. Six ans après l’ouverture du cursus à l’ULB, cette UP se devait de perpétuer les valeurs scientifiques, humanistes et libre-exaministes acquises durant leur formation. C’est pourquoi Yves Lepers accompagné de Gaston Cordier (ancien président de l’association belge de médecine manuelle ostéopathique), décident de créer l’UPMO.

Une charte est élaborée, à la rédaction de laquelle participeront jeunes diplômés et anciens praticiens partageant la même conception de la profession (Claude Rousseau, Paul Klein). Aujourd’hui, l’UPMO réunit les médecins ostéopathes, les ostéopathes détenteurs d’un Master en sciences de la motricité à orientation ostéopathie doublé d’un Master complémentaire en ostéopathie, les docteurs en sciences de la motricité à orientation ostéopathie, ainsi que tout ostéopathe ayant une formation équivalente sur base d’étude de dossier et acceptant de signer la charte fondatrice de notre Union Professionnelle.

Défense de la profession

Depuis sa création en 2009, les membres du conseil d’administration défendent très activement la profession d’ostéopathe de multiples manières.

  • Pendant plusieurs années, deux membres du conseil d’administration étaient présents au sein des discussions de la chambre consultative d’ostéopathie avec les représentants des Facultés de Médecine belges ; ils ont pu participer au vote de toute une série de décisions pour réguler la profession d’ostéopathe.
  • La charte de l’UPMO rédigée par les membres fondateurs a largement contribué à rassurer les représentants des Facultés de Médecine ce qui permit de voter les textes au sein de la chambre ostéopathie. Ce grand acquis n’aurait pu être acté  sans l’UPMO ; malheureusement, le monde politique n’a pas embrayé dans les années 2010-2015. Nous espérons que le futur permettra d’entériner ces décisions.
  • La collaboration active créée entre l’UPMO et l’Unité de Recherches en Sciences de l’Ostéopathie de l’Université Libre de Bruxelles a été mise en place afin d’amener des moyens et de permettre la meilleure qualification possible des jeunes diplômés ostéopathes.
  • La relation étroite entre l’ULB et l’UPMO est présente depuis sa genèse ; en effet, celle-ci fut créée pour permettre notamment aux futurs ostéopathes qui sortaient de l’ULB d’avoir un continuum avec le cursus universitaire scientifique et de haut niveau médical qu’ils avaient reçu. A ce titre, les représentants de l’ULB, Marcel Rooze et Yves Lepers à l’époque, furent à l’initiative de la seule définition actuelle de l’ostéopathie votée et retenue par l’ensemble des membres de la chambre ostéopathie dont les représentants des Facultés de Médecine.
  • L’organisation et la co-création au sein du centre médical de l’Université Libre de Bruxelles d’un service d’ostéopathie à Ixelles https://www.ulb.be/fr/vie-sur-les-campus/sante-et-bien-etre à vocation sociale où des membres du conseil d’administration encadrent la pratique des étudiants de 6e année du cursus d’ostéopathie de l’ULB.
  • L’organisation par le conseil d’administration et la tenue de 3 Congrès Internationaux Universitaires d’Ostéopathie en 2014, 2016 et 2019. Ces congrès ont démontré, via la qualité des orateurs présents, que l’ostéopathie pouvait être résolument scientifique, notamment via les hypothèses diagnostiques, le raisonnement clinique et les techniques manuelles de traitement.
    Cela hisse assurément toute la profession dans le bon sens.
  • La présence de plusieurs membres du conseil d’administration au sein de la commission de formations continues qui s’assurent que la qualité des formations continues suivies par les ostéopathes belges soit la meilleure possible.
  • La participation de certains membres du conseil d’administration à la collaboration avec Minerva, groupe de recherches sur l’amélioration continue des soins via l’EBP (Evidence Based Practice).  http://www.minerva-ebm.be/
  • Avec les deux autres unions professionnelles importantes que sont l’UBO et l’UPOB, le conseil d’administration de l’UPMO dialogue avec le monde politique sur différents dossiers. Un des derniers en date était celui du Covid-19 où les discussions entamées par ces trois Unions Professionnelles ont permis d’obtenir l’accès au listing de vaccination pour les ostéopathes, le droit passerelle ainsi que l’indemnité régionale pour tous nos membres.

Charte

Tout membre de l’UPMO s ‘engage à respecter et à soutenir les points énumérés ci-dessous :

L’ostéopathie dans son acception moderne :

  • Doit être considérée comme une partie de l’art de guérir traitant les maladies par un ensemble varié et adapté de techniques manuelles destinées essentiellement à l’appareil moteur après en avoir éliminé les contre-indications.
  • Doit s’appuyer sur les sciences médicales fondamentales et cliniques reconnues par l’ensemble de la communauté scientifique. A ce titre, elle doit être enseignée à terme au sein des Universités en collaboration avec les Facultés de Médecine ou à leur initiative.
  • Doit être considérée comme une pratique dont les modes d’action et l’efficacité clinique doivent être soumis à l’épreuve de la recherche fondamentale et clinique.

L’ostéopathie n’est pas :

  • Une philosophie médicale ; dans cette optique l’ostéopathie doit s’affranchir de tout concept passéiste qui fait abstraction des connaissances médicales actuelles et de toute croyance fondée sur une vision théologique de l’homme (comme c’était le cas pour son fondateur) qui nie l’évolution des connaissances médicales au travers des sciences expérimentales.
  • Un corpus qui recouvre l’ensemble des pathologies de l’être humain.

A propos de l’ostéopathie crânienne :

  • Faute de preuves scientifiques à ce jour, elle ne peut prétendre ni à la mobilité des os du crâne, ni à la perception de celle-ci par la main du thérapeute, ni à la physiopathologie qui découlerait de la perte de cette mobilité et à la faculté de restaurer ces mouvements dans un but thérapeutique. A fortiori, elle ne peut prétendre à aucun lien causal reliant les différents points énumérés plus haut.
  • Le mouvement respiratoire primaire (MRP, base de la théorie crânienne) correspond à une croyance en un « souffle de vie » qu’aucun argument scientifique digne de ce nom ne vient démontrer.
  • La thérapie craniosacrée est une pratique n’ayant fait l’objet d’aucune validation scientifique.
  • Néanmoins, on peut, dans l’attente d’une mise à l’épreuve par des essais comparatifs, reconnaître un intérêt clinique empirique à ces pratiques

A propos de l’ostéopathie viscérale :

Il n’existe pas « d’ostéopathie viscérale » à proprement parler mais bien un ensemble de techniques manuelles susceptibles d’apporter, dans certains cas, un avantage clinique et thérapeutique.

N.B. Toute autre thérapeutique que celles définies ci-dessus ne peut être considérée comme faisant partie de l’ostéopathie même si elle est pratiquée par un ostéopathe.

Conséquences

L’enseignement de l’ostéopathie doit obligatoirement répondre aux critères suivants :

  • L’accent doit être mis sur l’enseignement des sciences fondamentales nécessaires à une pratique ostéopathique actuelle et moderne.
  • L’enseignement des actes dans les sphères crâniennes et viscérales se doit d’être critique et dépouillé de tout discours dogmatique, obscurantiste ou pseudo-scientifique.
  • De manière générale, l’enseignement de l’ostéopathie doit intégrer toute recherche validant ou invalidant les hypothèses cliniques classiquement admises.
  • La défense professionnelle de l’ostéopathie doit se fonder sur les principes énoncés dans cette lettre et en être le reflet.